Comment fonctionnait les salaires ?
Rémunération
Le principe même du contrat qui liait armateurs et équipages de pêche était celui d’une véritable association avec participation aux charges et aux bénéfices. Afin de conserver une telle implication des matelots, un système très incitatif est mis en place. En somme, le système général consistait à faire que la collecte générale se fasse au profit de tous les pêcheurs. Cependant, un tel système avait tendance à augmenter le nombre d’accidents principals causés par des dorissiers qui, ayant conscience du fait qu'il leur fallait être le plus efficace possible, partaient trop loin du bateau et finissaient par se perdre.
Le type de rémunération le plus commun était celui nommé « engagement au cinquième ». D’une part il était constitué du « Denier à Dieu » ou « pot de vin » qui était une somme fixe. Cette somme pouvait parfois atteindre jusqu'à 4000 Francs lorsque il y avait une forte crise de main d’œuvre. Elle était généralement donnée des mois avant le départ de pêche et permettait aux armateurs de s’assurer les meilleurs pêcheurs et surtout de pouvoir conserver les mêmes, années après années. Cependant, le « denier à Dieu » était payé en dehors de toute implication de la Marine. Finalement, il y avait le produit sur la pêche.
Chaque homme recevait des avances avant de partir pour permettre à sa famille de subsister pendant son absence et à lui de s’équiper. Les trois quarts de ces avances étaient payés lors du passage en revue au bureau de l’inscription maritime, directement au pêcheur, et le dernier quart était remis à la femme ou des ayants droit désignés par le Marin, ce aussitôt après le départ du navire. Ce montant était naturellement déduit sur le salaire total de pêche suite à la vente des morues au retour du navire. Quand la campagne était déficitaire, les matelots devaient rembourser le trop-perçu de leurs avances consenties par l’armateur avant le départ.
Certains armateurs avançaient ces sommes à des taux d’intérêt de 15% et plus, si bien que les matelots se retrouvaient accablés de dettes.
De plus, les 4/5 allaient à l’armateur et le cinquième restant, après avoir soustrait les frais de vie (nourriture…) étaient distribués en différentes proportions aux membres de l’équipage. Le gain du capitaine était de deux à quatre fois supérieur à celui d’un matelot. Le mousse, quant à lui, touchait deux fois moins que les matelots.
- 2500 fr. pour le Capitaine, maître de pêche, second,saleur.
-2000 fr pour un matelots
-1200fr pour un Novice
-750fr pour un Mousse
Ces parts n’étaient pas proportionnelles à la pêche individuelle mais bien à la pêche globale. On divisait le cinquième restant par le nombre de marins. Ensuite, le capitaine recevait 2 à 3 lots ( il touchait parfois des bonus au cas où le nombre de poissons était très important (plus de 50 000 morues pêchées), le second et le saleur recevaient chacun un lot et demi. Les patrons et les avants de doris, 1 lot et un supplément variant, Les novices ¾ et les mousses ½. Cependant, il existait diverses primes pour le doris le plus performant.
La bureaucratie induite dans le calcul du salaire de retour était relativement moderne compte tenu de la rusticité de l’industrie maritime concernée. Une fois que l’armateur avait vendu le produit de la pêche, il était d’abord établi une totalisation de tous les produits comprenant la vente nette des morues, huiles ,rogues, le fret des marchandises ou morues (même si parfois c’était l’armateur lui-même qui achetait les morues). Toutes les pénalités relatives aux retards des marins et aux malades étaient ensuite déduites, ainsi que les prix des commodités comme le sel, le montant des douanes et parfois une taxe. Après le calcul des parts, l’armateur était tenu de délivrer à chaque membre de l’équipage son compte individuel de salaire.
Ce compte comprenait tous les chiffres du compte général et devait parvenir au marin, et à l’Inscription maritime, 8 jours au plus tard avant la revue de désarmement. Le compte fourni à l’Inscription maritime devait être appuyé de pièces originales: bordereaux de ventes, factures de dépenses, etc… Cette disposition à laquelle devait refléter le fait que les marins n'étaient pas de simples salariés au regard des armateurs mais plutôt des associés véritables, participant aux chances heureuses comme aux chances malheureuses de l’entreprise commune. Il était indispensable que l’armateur, gérant de l’association, fournisse à ses associés toutes les justifications prescrites pas le code civil et le code de commerce en matières de sociétés. Evidemment, malgré le fait que la pêche maritime voit cette relation d’une telle manière, la réalité n’en demeure que trop différente. Les pêcheurs étaient loin d’être considérés comme des associés aux yeux de l’armateur et de toutes les manières, donner des chiffres à des hommes qui étaient pour la plupart quasiment analphabètes et sans éducation étaient délusoire.
En général, lorsque la livraison était faite au port de désarmement le paiement des marins par l’armateur devait être effectué 20 jours après la fin du désarmement. Cependant, si l’armateur ne pouvait pas respecter ce délai, il devait payer aux hommes les intérêts des sommes dues, au taux légal, ainsi qu'une indemnité de 5%.
Le type de rémunération le plus commun était celui nommé « engagement au cinquième ». D’une part il était constitué du « Denier à Dieu » ou « pot de vin » qui était une somme fixe. Cette somme pouvait parfois atteindre jusqu'à 4000 Francs lorsque il y avait une forte crise de main d’œuvre. Elle était généralement donnée des mois avant le départ de pêche et permettait aux armateurs de s’assurer les meilleurs pêcheurs et surtout de pouvoir conserver les mêmes, années après années. Cependant, le « denier à Dieu » était payé en dehors de toute implication de la Marine. Finalement, il y avait le produit sur la pêche.
Chaque homme recevait des avances avant de partir pour permettre à sa famille de subsister pendant son absence et à lui de s’équiper. Les trois quarts de ces avances étaient payés lors du passage en revue au bureau de l’inscription maritime, directement au pêcheur, et le dernier quart était remis à la femme ou des ayants droit désignés par le Marin, ce aussitôt après le départ du navire. Ce montant était naturellement déduit sur le salaire total de pêche suite à la vente des morues au retour du navire. Quand la campagne était déficitaire, les matelots devaient rembourser le trop-perçu de leurs avances consenties par l’armateur avant le départ.
Certains armateurs avançaient ces sommes à des taux d’intérêt de 15% et plus, si bien que les matelots se retrouvaient accablés de dettes.
De plus, les 4/5 allaient à l’armateur et le cinquième restant, après avoir soustrait les frais de vie (nourriture…) étaient distribués en différentes proportions aux membres de l’équipage. Le gain du capitaine était de deux à quatre fois supérieur à celui d’un matelot. Le mousse, quant à lui, touchait deux fois moins que les matelots.
- 2500 fr. pour le Capitaine, maître de pêche, second,saleur.
-2000 fr pour un matelots
-1200fr pour un Novice
-750fr pour un Mousse
Ces parts n’étaient pas proportionnelles à la pêche individuelle mais bien à la pêche globale. On divisait le cinquième restant par le nombre de marins. Ensuite, le capitaine recevait 2 à 3 lots ( il touchait parfois des bonus au cas où le nombre de poissons était très important (plus de 50 000 morues pêchées), le second et le saleur recevaient chacun un lot et demi. Les patrons et les avants de doris, 1 lot et un supplément variant, Les novices ¾ et les mousses ½. Cependant, il existait diverses primes pour le doris le plus performant.
La bureaucratie induite dans le calcul du salaire de retour était relativement moderne compte tenu de la rusticité de l’industrie maritime concernée. Une fois que l’armateur avait vendu le produit de la pêche, il était d’abord établi une totalisation de tous les produits comprenant la vente nette des morues, huiles ,rogues, le fret des marchandises ou morues (même si parfois c’était l’armateur lui-même qui achetait les morues). Toutes les pénalités relatives aux retards des marins et aux malades étaient ensuite déduites, ainsi que les prix des commodités comme le sel, le montant des douanes et parfois une taxe. Après le calcul des parts, l’armateur était tenu de délivrer à chaque membre de l’équipage son compte individuel de salaire.
Ce compte comprenait tous les chiffres du compte général et devait parvenir au marin, et à l’Inscription maritime, 8 jours au plus tard avant la revue de désarmement. Le compte fourni à l’Inscription maritime devait être appuyé de pièces originales: bordereaux de ventes, factures de dépenses, etc… Cette disposition à laquelle devait refléter le fait que les marins n'étaient pas de simples salariés au regard des armateurs mais plutôt des associés véritables, participant aux chances heureuses comme aux chances malheureuses de l’entreprise commune. Il était indispensable que l’armateur, gérant de l’association, fournisse à ses associés toutes les justifications prescrites pas le code civil et le code de commerce en matières de sociétés. Evidemment, malgré le fait que la pêche maritime voit cette relation d’une telle manière, la réalité n’en demeure que trop différente. Les pêcheurs étaient loin d’être considérés comme des associés aux yeux de l’armateur et de toutes les manières, donner des chiffres à des hommes qui étaient pour la plupart quasiment analphabètes et sans éducation étaient délusoire.
En général, lorsque la livraison était faite au port de désarmement le paiement des marins par l’armateur devait être effectué 20 jours après la fin du désarmement. Cependant, si l’armateur ne pouvait pas respecter ce délai, il devait payer aux hommes les intérêts des sommes dues, au taux légal, ainsi qu'une indemnité de 5%.
Condition D'engagement
Théoriquement, l’équipage était engagé à partir du jour de l’armement et sans interruption, jusqu’au désarmement et, au plus tard, le 31 janvier de l’année suivante. C’était donc bien un contrat à durée déterminée. Il n’était pas fait de distinction entre les lieux et de pêche, et la charte stipulait que « Les soussignés déclarent s’être volontairement engagés à faire la pêche à la morue sur les bancs d’Islande, de Terre-Neuve et tous autres lieux ».
A compter de la date d’engagement, l’engagé ne pouvait pas contracter un autre engagement qui ne lui permettrait pas d’être présent en temps voulu, et l’armateur ne pouvait pas rompre l’engagement non plus. Toutefois, dans le cas où depuis la date de l’engagement une maladie, une blessure ou une infirmité quelconque le mettant dans l’incapacité de faire son travail serait constatée chez l’engagé, l’armateur conservait le droit de mettre fin au contrat, mais seulement après visite du médecin officiel et l’accord de l’Administrateur de l’Inscription Maritime. L’engagement était terminé lorsque le poisson était débarqué dans le port de la métropole choisie par l’armateur.
Sur les lieux de pêche, le service était organisé suivant les nécessités de la pêche, signifiant qu' un marin pouvait parfois travailler 24 heures d’affilées, à condition d’un repos minimum ininterrompu de 8 heures. Cependant, ce repos pouvait être réduit à 6 heures, repas non compris, pendant 5 jours consécutifs. Néanmoins, il est important de noter qu’en réalité, ces règles étaient loin d’être respectés.
Les engagés devaient se rendre à bord le jour qui leur est fixé par l’armateur. Tout homme qui manquait la mise en rade devait payer une petite somme d’argent, généralement 6fr . Toute personne qui retardait le départ devait payer 50 fr et, s' il le ratait, le marin devait rejoindre le navire à ses frais.
Au cours du voyage en Terre-Neuve, les marins devaient faire tous les travaux demandés sans indemnités. Entre autres, les marins devaient pêcher la boëtte. Parfois, l’armateur pouvait en acheter s’il trouvait une opportunité. Le coût de cette opération était déduis du produit de la pêche, au détriment des marins.
Quelques fois, des marins qui s'étaient égarés sur leur doris et qui n’arrivaient pas à retrouver leur bateau avaient la chance d’être reccueillis par un autre bateau. Si ces pêcheurs avaient encore les capacités de travailler, ils étaient rémunérés au nombre de morues qu’ils pêchaient. Cependant, la plupart étaient rapatriés à St Pierre et Miquelon, et ils devaient alors tenter de rejoindre leur navire. Il en était de même pour les malades ramenés à Terre qui guérissaient.
En cas de naufrage, la prime d’assurance était distribuée ainsi :
- Si le navire fait naufrage avant d’avoir pêché, l’indemnité d’assurance est acquise intégralement à l’armateur.
- Si l’évènement se produit quand les excédents de pêche ont été couverts, le règlement a lieu comme si le navire était arrivé à bon port. En somme, la prime est divisée dans l’équipage.
- Dans le cas d’un sinistre n’entraînant pas la perte du navire mais qu’une dépréciation de l’armement et de la cargaison, le règlement a lieu sur le montant de la vente du poisson déprécié auquel s’ajoute les indemnités d’assurances.
A compter de la date d’engagement, l’engagé ne pouvait pas contracter un autre engagement qui ne lui permettrait pas d’être présent en temps voulu, et l’armateur ne pouvait pas rompre l’engagement non plus. Toutefois, dans le cas où depuis la date de l’engagement une maladie, une blessure ou une infirmité quelconque le mettant dans l’incapacité de faire son travail serait constatée chez l’engagé, l’armateur conservait le droit de mettre fin au contrat, mais seulement après visite du médecin officiel et l’accord de l’Administrateur de l’Inscription Maritime. L’engagement était terminé lorsque le poisson était débarqué dans le port de la métropole choisie par l’armateur.
Sur les lieux de pêche, le service était organisé suivant les nécessités de la pêche, signifiant qu' un marin pouvait parfois travailler 24 heures d’affilées, à condition d’un repos minimum ininterrompu de 8 heures. Cependant, ce repos pouvait être réduit à 6 heures, repas non compris, pendant 5 jours consécutifs. Néanmoins, il est important de noter qu’en réalité, ces règles étaient loin d’être respectés.
Les engagés devaient se rendre à bord le jour qui leur est fixé par l’armateur. Tout homme qui manquait la mise en rade devait payer une petite somme d’argent, généralement 6fr . Toute personne qui retardait le départ devait payer 50 fr et, s' il le ratait, le marin devait rejoindre le navire à ses frais.
Au cours du voyage en Terre-Neuve, les marins devaient faire tous les travaux demandés sans indemnités. Entre autres, les marins devaient pêcher la boëtte. Parfois, l’armateur pouvait en acheter s’il trouvait une opportunité. Le coût de cette opération était déduis du produit de la pêche, au détriment des marins.
Quelques fois, des marins qui s'étaient égarés sur leur doris et qui n’arrivaient pas à retrouver leur bateau avaient la chance d’être reccueillis par un autre bateau. Si ces pêcheurs avaient encore les capacités de travailler, ils étaient rémunérés au nombre de morues qu’ils pêchaient. Cependant, la plupart étaient rapatriés à St Pierre et Miquelon, et ils devaient alors tenter de rejoindre leur navire. Il en était de même pour les malades ramenés à Terre qui guérissaient.
En cas de naufrage, la prime d’assurance était distribuée ainsi :
- Si le navire fait naufrage avant d’avoir pêché, l’indemnité d’assurance est acquise intégralement à l’armateur.
- Si l’évènement se produit quand les excédents de pêche ont été couverts, le règlement a lieu comme si le navire était arrivé à bon port. En somme, la prime est divisée dans l’équipage.
- Dans le cas d’un sinistre n’entraînant pas la perte du navire mais qu’une dépréciation de l’armement et de la cargaison, le règlement a lieu sur le montant de la vente du poisson déprécié auquel s’ajoute les indemnités d’assurances.